En marge du système pénal – Un résumé de Rethinking Crime and Punishment: Women who kill their abusers in South Africa
Spendenbutton / Faire un don
Gender Law Newsletter FRI 2025#2, 01.06.2025 - Newsletter abonnieren
AFRIQUE DU SUD: DROIT PÉNAL (CONTRIBUTION INVITÉE)
2025
Contribution invitée de Lara TORBAY
Source: Rebecca Gore, Rethinking Crime and Punishment: Women Who Kill Their Abusers in South Africa, Michigan Journal of Gender Law, 2024/2.
Dans son article Rethinking Crime and Punishment: Women who kill their abusers in South Africa, Rebecca Gore remet en question la façon dont les femmes ayant tué leurs abuseurs devraient être appréhendées par le droit pénal. Ce questionnement est d’une grande importance étant donné la position extrêmement particulière de ces femmes face au système pénal. En effet, les femmes ayant tué leurs abuseurs le font en réponse à des violences, sans pour autant pouvoir aisément qualifier leurs actes d’autodéfense. Leurs expériences sont ainsi systématiquement mécomprises et ignorées par le système pénal; ces femmes se voient souvent condamnées à de longues peines carcérales, malgré le fait qu’elles aient souvent usé de la violence pour échapper à un cycle interminable d’abus psychologiques, physiques et sexuels. En d’autres termes, leur position reflète non seulement des violences interpersonnelles mais aussi des violences résultant de systèmes de domination sexiste. Les violences qu’elles ont subi sont genrées ; face à elles, les femmes ne peuvent souvent pas trouver d’aide étatique suffisante, les refuges pour victimes de violentes étant souvent rares et la police n’étant pas adéquatement formée pour répondre aux violences sexistes avec l’urgence et la nuance qu’elles nécessitent; lorsque les femmes victimes de violence, à défaut d’autre solution, décident de répondre aux abus qu’elles subissent par la violence, leurs expériences sont mécomprises, obscurcies ou déformées par les acteur.ice.s des procédures pénales; enfin, lorsqu’elles sont incarcérées, ces femmes sont placées dans un système carcéral reproduisant les violences qu’elles subissaient jusqu’alors dans la sphère domestique. Ces femmes passent des mains de leurs conjoints violents à celles non moins brutales du système carcéral; cette injustice est rendue possible par le droit. Une intervention académique juridique est donc particulièrement pertinente dans ce contexte (...).